Inauguration de la salle Victoire
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Quand les choses arrivent, elles arrivent vite. Reconnaissons à la mairie la difficulté de l’équation proposée : Dénicher un endroit au centre ville sans voisinage direct. Il aura quand même fallu plus d’un an pour que les promesses de la concertation 81 se réalisent. Mais les faits sont là.
La biscuiterie inspiratrice de "Pain de guerre" jouxte un immense entrepôt susceptible d’accueillir 1300 personnes. Georges Frêche a immédiatement donné son aval et ordonné les travaux de mise en état. La maison du rock se situera donc entre le pont Juvénal et le Parc Antigone, accessible par la rue du Moulin de L’Évêque. Ce hangar était depuis longtemps loué par la municipalité à la société Letellier avec promesse de vente à la clef. Anciennement fabrique de bougies, il végétait comme lieu de stockage pour le service des festivités. Ce dernier trouva un local plus adéquat au marché gare. Évidemment, et ce n’est un secret pour personne, le projet de chantier sur le site d’Antigone était déjà bien ancré, et l’oasis des rockers condamnée à disparaître à courte échéance. Mais c’est certainement ce qui a motivé sa conception, étonnamment hâtive après un si long délai de réflexion.
Baptisée salle Victoire, vanne d’Alain Voyer par opposition à "salle défaite", elle sera mise cinq jours par semaine à la disposition des associations, les deux autres étant réservés à la municipalité. Son fonctionnement diamétralement opposé à celui du Palais des Sports la préservera des organisations privées et autres prestataires de services. Exclusivement associative, elle recevra tous les non-rentables locaux et hexagonaux. Conformément aux écritures, la rédemption rock’n rollienne verra l’avènement d’Alain Voyer au poste de gérant, en étroite relation avec le service municipal des festivités. Fait unique en son genre, le manager trublion devient le premier fonctionnaire rock français.
L’inauguration est prévue pour le 19 février 1983. Dès 19H30 Georges Frêche présidera la cérémonie et des artistes divers entreprendront live la décoration du site. Ensuite, concert gratuit avec Flip flop and fly, Jolis Garçons et, bien entendu, OTH.
Jour de la grande victoire.
Correctement médiatisé par la presse locale, le happening draine une foule considérable. Notons que dans ses colonnes, Midi Libre recense une quarantaine de groupes sur la ville. Amusez-vous à comparer avec le dernières statistiques.
Des échafaudages sont dressés contre les murs blancs, et, armés de bombes de peinture, les dessinateurs réalisent des fresques "historiques". On reconnaît des ténors plus tout à fait underground des "Humanoïdes associés" Max et Benito, Jano, et un Vuillemin magnifique, en chapeau et redingote, fume cigarette aristocratique à la main. Des artistes locaux également, comme Élise Cabanne et Agathe Labernia,

respectivement figures de proue de Masoch et Regrets. Les bombes restantes seront distribuées au public, grattitera furieusement les espaces vierges. Le député maire ne se soustraira pas au rituel, et écrira "Claudine, je t’aime" sur une porte. On peut regretter que ces peintures murales n’aient pas été conservées, histoire de donner un semblant de chaleur humaine à la nécropole de Ricardo Boffill.
L’indispensable Tony Iacoponelli fixera quelques scènes pittioresques, notamment l’édile en pleine discussion avec Claude, punk mad maxien bordelais, supporter de Camera Silens. Atmosphère bon enfant, malgré l’exaspération des assoitffés qui attendent l’ouverture du bar. Pas de bière
avant 21h, il faudra patienter jusqu’à ce que Rikky et ses Flip Flop investi sent la scène.

Le son est néanderthalien, le plafond trop haut et les murs jouent au ping pong sonique au dessus de nos têtes. Qui se plaignait des gymnases villageois ? Qu’importe, personne n’est là pour faire la fine bouche, cette sal est la nôtre, et on se sent déjà à la maison, on va prendre nos aises une fois les officiels rentrés. Par le biais d’un pogo saignant sur OTH par exemple...
Mais pour le moment, Rikky, Benech et Gobus s’évertuent à intéresser une foule davantage venue pour célébrer l’événement que pour la musique. Nullement perturbés par l’acoustique médiocre, ils glissent des reprises de grande classe (Presley, Martha and the Vandellas) au milieu de compos personnelles aguichantes. Sec et sans fioritures, puisant l’esthétisme dans la concision, leur rock chauffera la salle. Ils déflorent la Victoire en gentlemen, avant de la laisser aux mains des Jolis Garçons.
Ces derniers ne feront que la caresser timidement. À mon humble avis, le combo n’était pas à sa place dans cette soirée inaugurale. Leurs cha sonnettes mièvres et apprêtées souffrent dans le bunker et l’attitude compa sée des musiciens lasse le public.
Derrière le bar, les filles travaillent leurs biceps en servant sans relâche des bières en boite. Des groupes de personnes se forment, éclatent, se bousculent, excités de se retrouver au même endroit, le même soir. Et on attend OTH, comme toujours, centurions lauréats de la guerre sainte.
Les voilà.
"Super Sordo" ouvre le show, brouillon et assourdissant. Le quintet n’a pas l’air dans son assiette, mais les premiers rangs, perdus dans une soule moyennageuse ne s’en aperçoivent pas. Les titres défilent sans trouver pour autant l’étincelle qui doit les faire exploser. On s’en fout, Les fab five sont désormais un symbole à qui l’on peut tout pardonner. Même l’inquiétant pla ton sur "Le sexe prime", dernière nouveauté speedée. Ce groupe ne saura jamais célébrer un triomphe, car il regrette trop le combat. Que vont-il s devenir maintenant que les problèmes montpelliérains semblent réglés ? Cette trêve leur sera-t-elle fatale ? Ils iront probablement croiser le fer sur d’autres fronts, mais pour cela il leur faut un album. Un disque pour eux, des concerts pour les autres.
Les acteurs ont enfin leur théâtre, rideau...


Forum : il y a 2 contribution(s) au forum.

> MASOCH
(1/1), par SP
> MASOCH par SP, le : 22 avril 2004
Quelqu’un aurait des infos sur le groupe MASOCH (dont on parle dans l’article) ainsi que sur la chanteuse Elise Cabanne.

Voir : Inauguration Victoire
   
> MASOCH par kristofol "ex-dent rouge", le : 11 août 2004
1 maxi 45, "MASOCH", enregistré en mars 1984 au studio Lakanal de Montpellier ; 5 titres : Petit valet ; Strip tease ; Barcelone ; Des poils sur moi ; Quand musclée. gts : Laurent Leguen- bs : Jean-François Sabay- voix : Elise Cabanne (plus connue comme peintre)- batterie : Pascal Arbieu- paroles et musique : Leguen et Cabanne- Prod : Jean-Alain Sidi ; XIS

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