EXPLORATEUR : Le morceau phare démarre par une intro de batterie, un duo de guitares saturées et mélodiques. La basse accomplit une ligne ingénieuse, louvoyant sous le thème principal pour ensuite l’escalader jusqu’à la cime, préparant l’arrivée du chant. Spi écoute de la chanson réaliste s’entend à ses intonations : "Veux-tu que je sois ton explorateûrrrrr !", sa voie est moins nasillarde, plus posée, gutturale par moments. Le titre symbolise l’introspection à laquelle se livre le groupe durant ces sessions. Et Rambambam, tonne la rythmique sur le couplet d’une puissance à vous remonter le coeur dans la gorge. La caisse claire est rehaussée d’un effet big beat, des HAH, sauvages ponctuent chaque intervention du chanteur. OTH modifie sa trajectoire, mais demeure maître du navire et semble pouvoir dépasser les mers.
SHOWMEN : Un heavy funk violent tel que pratiquaient Aerosmith et Mother’s Finest à leurs débuts. Pour qui connaît intimement le combo , cette inclination pour le groove dur n’est pas une révélation. En effet, ils jammaient déjà sur du James Brown à l’orée des eighties, lors des sound-checks local. De plus, Domi Villebrun n’a jamais caché son engouement pour les rythmiques sèches et sautillantes. Le son n’en est pas moins graveleux, et Spi, dans cette transe incendiaire, revendique "Une nouvelle danse".
GARCONS SAUVAGES : Sur ce rocK n roll, dans 1a iignee des classiques OTHiens, le frontman se fend d’une ode "Aux manants du bonheur", tous ces garçons et filles qui vivent sur le fil du rasoir, acceptant les blessures comme des alliées. Le chant est sobre, sans hargne exagérée, en parfaite adéquation avec le sujet. Les fab-five défouraillent toujours, mais oublient les stéréotypes de révolte et de haine pour se poser en conteurs crédibles au passé lourd de souvenirs.
TEMPÉRATURE : Retour à la fronde "Le peuple de la rue a faim" Cette fois, Spi est spectateur et se délecte d’un panorama séditieux. La chanson ultra speedée est l’oeuvre d’un quintet qui ne triche pas sur son âge et en tire parti. Les plages guitaristiques sont finement ciselées, et Beubeu, au lieu de se cantonner dans le pilonnage continu, porte l’ensemble de façon enjouée.
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ISSUE DE SECOURS : 22 v’là le hitl Un funk coriace, bien plus déluré que "Showmen", garni de phrases d’harmonica devenant gimmicks. Et ces grattes ! Toujours devant, des cobras courroucés qui crachent leur venin à la face du charmeur. Dansons, mais pieds nus, sur un volcan...
ÉCUEIL RECUEIL CERCUEIL : Les fans de Naufragés connaissent ça par coeur ! Ce crusher maladroit figurait sur la première démo du trio parallèle, et il est intéressant de le voir dynamité par les cinq mercenaires. De la poésie, de la mélodie, mais du muscle...
PASSION ET SUBVERSION : Un bémol dans la livraison. Du moins ce que j’en pense. Croyez-en le vieux Mike.
SALE RÊVEUR : Les Nauf’s et la ritoumelle de pavé ne sont pas loin. Si les romantiques qui saccageaient les théâtres pour la bataile d’Hernani avaient eu des bécanes au lieu de voitures tirées par des canassons, ils auraient chanté ce truc-là. Et Victor Hugo se serait senti misérable...
LA VALLÉE DE LA MORT : Adaptation d’un blues lourd de ZZ Top dans lequel Spi nous apprend qu’ "il n’y a pas de plus long voyage qui celui qui mène au bout de soi-même". D’un intérêt relatif, ce titre doit avoir un certain impact live, au milieu de rocks dévastateurs.
FRANÇOIS FILS DE JOIE / ROMANCEROS : Deux autres rocks puissants. Notons bien qu’en évoquant ses précédentes pages de gloire, OTH a la lucidité d’habiller son récit pour ne point paraître radoteur.
ROCKIN’STEPPE : Est un surprenant instrumental, un truc en apparence classique, qui se bâtit peu à peu sur les bases d’un mi-la-si, avec un Beubeu jouant sur les rebords de sa caisse claire. Motch et Domi retiennent les chiens et Spi explore son harmo. Un rockab expérimental en somme...
Voici ce qui devait être le plus grand album OTHien.
FIN DE RAPPORT.
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