LP "Sauvagerie"(Art Trafic-New Rose)
par François DUCRAY.Best Avril 88
Ce qu’est OTH, ce que sont les OTH, ce qu’ils offrent à la concupiscence publique - ou à l’effarouchement du même spectre quand il a froid aux yeux - lorsque d’aventure s’ouvre leur grand manteau, n’a pas d’équivalent en France. Les Béru potachent et cherchent à dire des choses ; les Bouchers cassent la barbaque et nous saoulent de globules frais, mais les OTH, eux, sentent le rock ultra-fort de la calotte crânienne aux arpions qu’ils ont légers sans en faire du guignol. A l’étranger, les Clash sont à la retraite, les Cramps roupillent et les Beatles, dit on, n’existent plus... tandis qu’OTH, quatre Montpelliérains plus un traître breton - la honte sur JeanMarie ! - continuent de prêcher le rock primal, le rock ultime, le rock sans quoi le sang se glace et la chair se fige. .
Et qui l’eût cru ? OTH n’hurle pas dans le vide, ne crache plus dans un désert aride d’indifférence et de. petits conforts radio : on les entend,
on les guette, on espère leurs disques nuls autres pareils ! « Sauvagerie »a multiplier l’impact des cinq pirates aux tronches et coeurs farouches p ar la seule vertu d’unsixiéme membre dont la présence,jusqu’à ce jour, etait confinée aux concerts pandémoniaques du groupe : le son. Un son brut mais très clair et très vif, qui bombe les guitares et permet au grand Spi de clamer ses lambeaux de proses taillées à la hache et au couteau sans la moindre apparence d’uniformité : la claque du coup épasse en ampleur le bruit de la blessure infligée à l’Ennemi et les non-encore-fans peuvent se payer demain d’heureux charbons ardents. Sauvagerie, quand il fait mou, c’est la vie !
LP "Le live" (Art Trafic-New Rose)1989
Par François Ducray de Best.
certains points (de suture) ne demandent qu’à être rappellées (de cuti). Primo le Rock, c’est fait pour jouer. Secundo n’en jouent à fond, que celles et ceux qui savent dans leur chair qu’il est totalement dépourvu de réglement. Tertio : OTH est de ceux là en plus d’être de Montpellier."Le live" est leur meilleur disque tout bêtement parce qu’il est live et on pourrait s’arreter là. Sauf que comme la vie est plus belle depuis qu’il est sorti, causons en, de cetr album, même si c’est complètement superflu aux yeux en nage de ceux qui connaissent le secret et qui, de toute façon, l’ont déjà : ce sont les autres qui m’interressent.
C’est vrai j’ai des relations, des accointances, et même des rapports avec des gens qui croient vivre sans deviner qu’OTH existe. Quelques uns s’imaginent qu’aprés "London Calling" le rock a cessé de respirer.D’autres remontent a Eddie Cochran. D’autres encorte moins pessimistes concèdent que le new beat redonne des couleurs aux vieux fétiche. Tout s’épuisent la couenne en vain. Et je leur dis : "ecoutez le live. Ca vous cramera les oreilles et la têteet le ventre et les arpions.Figurez vous cinq pirates, de la liqueur ras le citron et les entrailles au vent, "Clown electriques", au "Coeur de chien", frappant "Le rap des rapetou", d’estoc, "Le soleil du midi" de taille et chantant "Quand on a que la haine". Et dix autres du même tonneau de contrebande. Dont un pillage des Doors ("Love me tow times") pas piqué des cacahuètes (Gros Jim en frétille d’aise dans son caveau, les vers eux-même repiquent au turf). C’est beau, c’est grand, c’est généreux, c’est OTH en liberté.
LP "Explorateur" (Art Trafic-New Rose) 1990
Par H.M de Rock n’folk
OTH reste l’un de nos rares groupes qui pète véritablement le feu. Sur scène. Car leur discographie, il faut bien l’avouer, n’avait jamais été à la hauteur de leur réputation. Bien sûr, on retrouve sur leurs précédents disques ces hymnes qui ont fait leur gloire au quatre coins de l’Hexagone. Mais avec un côté rouleau compresseur-mur du son approximatif qui avait de quoi refroidir les plus fanatiques. Si j’ai rarement loupé l’un de leurs concerts, leurs disques ont rarement squatté ma platine. Tant qu’à faire, leur best off était leur album live, enregistré sans artifices et sans illusions : là, au moins, on savait à quoi s’en tenir, et le matériau était livré aussi brut que sur scène, sans faux semblants. Enfin, ils ont enfin compris l’intéret d’un producteur (en l’occurence l’inattendu Martin Watson qui fait du bon boulot, comme quoi...) et ils se laissent enfin aller à jongler avec les nuances, les références et les styles, ce qui nous vaut de belles surprises, comme ces morceaux proches du rockabilly ou du jazz ( !). Heureusement, ils évitent le consensus tiède et le patchwork mou car ils n’ont rien perdu de leur agressivité maturelle. Loin d’être diminuée, leur ardeur s’est juste épurée, et les moments rentre-dedans sont d’autant plus efficaces. Bien sûr, certains conservateurs vont en avaler leur dentier et hurler à la trahison :
OTH n’est plus seulement un gang pur et dur, comme La Souris (qui pratique l’exercice depuis quelques années), ils explorent maintenant des chemins de traverse. On les croyait inexpugnables dans leurs certitude, au risque de se figer, de se tarir. Avec cet album, ils nous prouvent qu’ils restent bien vivants, tout simplement.
Rock’n Folk - juin 87
je m’adresse aujourd’hui à tous mes freres pyromanes, chiens des rues, vieux loups de mer, baroudeurs de concerts, je vous salue. Nous sommes vraiment des hommes des cavernes modernes car nous vivons parmi les fraises et le sang. Aujourd’hui, le rock’n roll est la derniere aventure du monde civilisé, vivement un monde nouveau où le rock’n roll renaitra de ses cendres, où les businessmen ne seront pas que des machines à sous, où l’on pourra venir vous voir répeter sans partir à la fin de chaque histoire les menottes aux poings.
Rapetou OTH