Le live est un symbole. Une dignité à laquelle seuls les grands peuvent aspirer, puisqu’il s’agit d’une rétrospective à chaud. Cette tranche de vie coupée au scalpel dans la chair même d’un grqupe a souvent l’effet d’ une saignée. Ainsi peut-il évacuer le stress accumulé lors de phases récurrentes studio/promo/toumées. OTH, à la cime du rock dangereux, connaît bien l’adage "Une fois au sommet, on ne peut que descendre" et choisit de s’octroyer un délai de réflexion suffisant pour préparer une autre escalade.
"Le live" paraît donc en début d’année et se classe d’emblée Bestop, obtenant la pôle position des "Best sellers", palmares des ventes des disquaires rock. Est-il besoin de signaler que les fab-five n’ont pas triché ? Ce concert du 29/07/88 au Barracuda à Saint Brieuc a été saisi "sur le vif et sur cassette en sortie console". Pas de retouche, .pas de correction auto-complaisante, mais un témoignage brut du "Sauvagerie Tour" qui les a menés des routes de France au Canada, tout en ébranlant l’immuable neutralité helvète.
C’est l’occasion pour les fans de faire la guerre à la maison. Les traqueurs d’inédits se voient récompensés par "Jack l’éventreur’, crusher de rappel, et par une cover des Doors "Love me two times", où Spi fait l’effort de chanter dans la langue de Morrison. Une première, car notre frontman contourne hab tuellement cet iceberg par l’adaptation.
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Ainsi, les forcenés qui ont rempli le Rockstore pour le festival "Rock en France" le 25/01/89, ont eu la primeur de "Comptez sur moi", une reprise de "Mony, mony" de Tony James and the Shondells. Les pantouflards connectés sur le 89.9 également, car Radio Alligator retransmettait le blitz en direct. Chaque apparition OTHienne bouleverse la ville.
Quand Bollocks Production organise la nuit "Bleu blanc rock" pour promouvoir sa compil, tout le monde se rue pour un mini-show-case de sept titres, qu’Alligator restitue dans les foyers. Et ce n’est pas tout :
Le combo que la capitale nous envie ne laissera pas mourir les eighties sans offrir un cadeau de Noël. Avant de se cloîtrer dans son local pour composer les chansons de l’album post-live tant espéré, il nous offre un joyau dans un écrin de 25 cm, "Collector 82-89" où l’on retrouve les singles majorés de deux pépites, "Les révoltés du bloc B" et "Petite soeur’. La pochette superbe, fixe enfin pour la postérité les clichés historiques de Toni Iacoponelli, lors du concert pirate d’automne 82 aux Halles Castellane.
Sept ans déjà, sept ans de bonheur séditieux. Merci les faméliques merci pour la vie...
PUTAIN CE QU’ON AIME CETTE VILLE !
NE LA TOUCHEZ PAS !
ELLE EST À NOUS !
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