extrait de Rock& Folk hors série 19, décembre 2003, rubrique : La discothèque Punk en 101 skeuds
Formé dans la région de Montpellier avec des gens venus dhorizons divers, OTH est déjà un vétéran de la scène quand sort ce premier album. Par rapport aux canons de lépoque, ce disque est une révolution : le son est bon, les chansons font plus que tenir la route et le rock français pense avoir enfin déniché une sorte de Johnny Rotten national avec un chanteur (Spi) qui écrit des textes qui signifient enfin quelque chose.
Malheureusement, les prophètes étant ce quils sont, Réussite ne rencontre que le sempiternel succés destime habituellement décerné à ceux qui ont du talent dans un monde plus tourné vers le pognon que vers le rockn roll.
Quoi quil en soit, tous les titres de lalbum valent leur pesant de Viagra tant le contenu de ce 30 cm ne débande pas une seule seconde.
Ultime reflexion profonde, il serait intéressant de savoir combien dauditeurs ont formé leur propre groupe rien quen matant les demoiselles en photo sur la pochette.
©Géant Vert,
La réussite d’OTH.
Je l’ai écouté tellement souventqu’en me décidant seulement maintenant à en parler je me demande s’il en reste dans les bacs - des disquaires. Avec sa pochette pour cartomanciennes façon "main jaune", ses allures provo et deux grnades faces de trente centimètres chacune pleine de chansons, on peut sans aucun doute parler de très bonne surprise. Non pas que le groupe qui galère depuis déja quelques années et qui a toujours montré une réelle cohésion autour de plusieurs idées fixes, ne soit pas capable de surprendre ou de bien faire. Mais parce que sa tendance suicidaire qui tire vers la déglingue volontariste contient toujours le risque de tout faire foirer in extremis. O.TH. avait donc finalement assez de force et assez de suite dans les idées pour mener à bien une chose difficile quand on est d’abord un groupe de scène : enregistrer et faire distribuer, le tout de façon professionnelle, un disque à la fois propre et sans concession. On n’est pas obligé d’aimer tout sur cette galette où les méchants jeux de mots côtoient quelques vérités premières de la pensée politique. ("le seul probleme c’est le pouvoir ; la seule loi ; c’est de le vouloir") mais sa force et son originalité en font autre chose qu’un petit aboutissement dela vie du rock local.
En ne laissant jamais tomber leurs révoltes, avec des textes bien écrit, et en français s’il vous plait, mais en concluant avec une lucidité qui les honore ("les clowns électriques"), les garnements d’O.T.H, même si j’ai toujours peur de les rencontrer la nuit dans un parking, viennent donc de signer deux faces de musique à conserver. It’s only Rock n’roll, et même un peu plus. Grâce au disque, on peut même, comme l’autre soir salle Victoire, se dispenser de concert. Il paraît qu’il y a eu beaucoup de sang, de la poudre à éternuer, un peu de baston et beaucoup de bruit. La vie quoi...