Sauvagerie
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DOUCE PLUIE
"A hard rain’s a gonna fall" disait le poète. Mais qu’elle est douce, cette pluie vinylique qui s’abat sur nos occiputs I Car on est particulièrement gâtés cette année.
Les OTH, désireux de passer la vitesse supérieure, ont émigré au studio "Couleurs" à Auvers sur Oise pour l’enregistrement de "Sauvagerie", leur troisième album tant attendu. La réalisation est confiée à Laurent Thibault, ancien bassiste de Magma. En travaillant avec une telle pointure, les cinq décharnés ne sont pas au bout de leurs surprises.
Tous leurs défauts techniques de rockers impénitents apparaissent au grand jour, et les sessions sont entreprises sous le thème "working my basics" cher à Mike Tyson. Thibault leur fait tâter leurs propres plaies, les obligeant à devenir plus pointus sur les attaques, l’accordage et la manière de changer les cordes. En ce sens, le jeu va évoluer et Dominique Villebrun qualifiera ce séjour laborieux et austère d’"expérience enrichissante" avouant se sentir plus pro.
J’en entends déjà pousser des hauts cris. Mais le rock’n roll dans tout ça, la tension, le danger, tous ces ingrédients qui font des fab-five un groupe unique, ne sont-ils pas édulcorés par un tel traitement ?
Rassurez-vous, chétives pécores, le punch n’en devient que plus meurtrier. Colère et frustration permettent en fait de supporter ce stage éprouvant. Pour des raisons pécuniaires, le combo a choisi d’enregistrer la nuit et la chose est assez surréaliste. Le studio "Couleurs" est un vaisseau de verre posé en pleine campagne, une oasis lumineuse dans laquelle les musiciens suent dans des cabines, enchaînant prises sur prises, tandis que de l’autre côté de la route, l’ingénieur du son, tel big brother, contrôle tout grâce à un système d’écrans de télévision.

L’atmosphère n’est pas aussi familiale que chez l’ami Ponsar. Laurent Thibault honorant ses contrats diurnes, fait des apparitions épisodiques. Beubeu, couchant ses parties de batterie, pique un fard surprenant un technicien blasé en train de lire son joumal.Spi s’inquiète d’une petite laryngite au moments des vocaux et tous ces aléas confondus feront de ce disque un uppercut rageur, décoché muscles bandés, MAIS avec le savoir-faire d’un styliste. Le son est dur, tranchant, métallique, les chansons crues et radicales. Ressortent nettement "Prince du néant", rock euphorique sublimé par l’harmonie inspirée de l’aîné des Poisson, et "Tant qu’on a que la haine" mid-tempo sur lequel les duettistes gratteux soulignent à la perfection une poésie noire, saluée par certains comme le plus grand texte OTHien.
Historiette amusante :
Pour la version CD de "Sauvagerie", le groupe compte ajouter deux bonus tracks, à savoir le précédent single "Animal fatal/L’école de la rue. Rue de la Loge, un Rémi Ponsar à côté de ses pompes se plante et envoie à la gravure un titre des Naufragés et un opus des Parallèles de Montségur. La bévue est de taille. Ainsi, on peut entendre sur les 100 premiers exemplaires de l’édition CD, "Le massacre des naufragés" et "L’appel des ombres’ . Si la confusion est possible avec les Nauf’s, ça jure grave avec les gothiques. J’ai cru pendant longtemps que cette intrusion saugrenue résultait d’un savant calcul d’Etienne Imer. En effet, chapeautant OTH et Nauf’s, et ayant flashé les Parallèles de Montségur au point d’envisager une signature, le roublard aurait bien pu présenter son catalogue à travers l’album de ses champions Mais quelle machiavélique paranoïa ! Le projet "Parallèles" demeurant lettre morte, ce n’était tout simplement qu’une génialité de Ponsar. Élémentaire mon cher Watson. . .


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