Kronique K7 Coeur et Cuir
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Il faut donc suivre l’éclaireur pas à pas, et lorsqu’en automne, la K7 "Coeur et cuir" arrive comme un météorite sur le coin de nos gueules, il n’est plus permis d’en douter. Réalisé par Kronchtadt, cellule stéphanoise du réseau des ombres, l’objet rappelle que la bande magnétique éphémère constitue l’arme idoine de la propagande souterraine. Accessible au moindre kid désargenté, elle délaisse le chemin du flagellant pour l’accès au vinyl, dictature juridicofinancière imposée par les institutions du spectacle.
Alors, comme par le passé, OTH n’attend pas et se livre écorché vif lors d’une performance en centre france. La jaquette représente leur montée en chaire au bunker Victoire 1, avec un Folmotch tout de cuir noir vêtu en premier plan. Tambours apaches en intro, son brut de décoffrage, giboulées de lave en fusion, rien ne nous est épargné. Les quelques inédits précités tendent vers un second album onirique, tandis que sur "Vive les barbituriques", titre que le groupe profanera rarement, Spi accède à l’ultime sagesse, à l’accomplissement de l’être, "NE PLUS RIEN FAIRE", et de conclure par ce judicieux conseil : "Foutez-vous la postérité au postérieur, c’est bien meilleur" Édifiant !
Je vous entends rire d’ici, mais songez un instant qu’en ces eighties axées sur l’avenir, si quelqu’un exhorte à apprécier le présent, il faut soit le crucifier, soit le vénérer. Seule la Machine peut réussir le doublé, et cette cassette existe justement pour la contourner.
Donc unissons-nous et marchons, enfants, sur les sillons impurs d’acétate, car les héros du peuple sont immortels. La compilation éponyme atterrit dans les bacs pour Noël, annonciatrice de la fronde inévitable.
OEuvre de Gougnaf Mouvement, label indé lyonnais drivé par le vaillant Rico Maldoror, soutenue par Kronchtadt, elle présente les principaux commandos de la nouvelle guerilla urbaine. Plus de scission désormais, entre la capitale et ses campagnes : vétérans et novices, gueulards provinciaux et chantres de Paname se serrent les coudes pour graver sur vinyl le premier manifeste de la rébellion.
En vieille glorieuse, La Souris Déglinguée parraine les rejetons du pavé parisien, Parabellum, Rats et Hot Pants ; Babylon Fighters et Single Track portent haut les couleurs du centre, les Thugs apportent leur conception de la douceur angevine, tandis que les caveaux d’Aquitaine font exploser les ballons d’alcootest avec leurs grands crûs, Camera Silens et Parfum de Femme. En première plage de la première face, à la place du cador, de Monsieur Loyal, qui retrouve-t-on, d’après vous, pour "Un homme des cavemes moderne" qui pulvérise nos pauvres synapses ? Qui, foutredieu, obtient la consécration morale après huit années de galère ? Et puisque cette compil est promise à un succès dépassant largement la circonscription underground, qui va connaître son apogée à l’âge artistique où l’on chausse commmunément la charentaise ?
"NOUS SOMMES UN GROUPE SAUVAGE MAIS PAS FÉROCE
NOUS AVONS UN PIED DANS L’UNIVERS DES FANTASMES
L’AUTRE DANS LA RÉALITÉ
RAMPANT COMME DES BÊTES MALSAINES ET IMPOPULAIRES
NOUS OBÉISSONS À L’INSTINCT DU CHAROGNARD
COMME LUI NOUS AVONS APPRIS LA PATIENCE
COMME LUI NOUS CROYONS QUE LE ROCK’N ROLL
EST LA DERNIERE AVENTURE DU MONDE CIVILISÉ"

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